Vers une relativisation de la perte du triple A ?

Après les trois sondages parus en début de semaine sur la perte du triple A français, TNS Sofres publie une nouvelle étude* sur le sujet, réalisée jeudi 19  janvier. Celle-ci montre que 48% des Français considèrent comme graves pour l’économie du pays les conséquences de la dégradation de la note française (8% « très graves » et 40% « assez graves »). A l’inverse, 43% les estiment faibles (37% « pas vraiment graves » et 6% « pas graves du tout »).

Une étude Ifop réalisée de samedi à lundi dernier** livrait des chiffres nettement différents pour une question identique : 68% des Français considéraient que les répercussions pour l’économie française étaient graves et 32% « pas graves ». Si l’absence de possibilité de ne pas se prononcer dans le sondage Ifop, alors qu’elle était offerte dans le sondage TNS Sofres, interdit de conclure à un recul de 20 points de l’inquiétude concernant les conséquences de la dégradation, ces chiffres démontrent néanmoins une perte de vitesse de cette opinion au sein de la population française. L’absence d’effets visibles à la dégradation, notamment la faiblesse des taux auxquels la France a réussi à emprunter sur les marchés durant la semaine écoulée, semble avoir relativisé la portée de cet événement. Lire la suite

Les Français et la perte du triple A : des conséquences redoutées mais limitées

A un peu moins de 100 jours du premier tour de l’élection présidentielle, la France a perdu sa note maximale auprès de l’agence de notation Standard et Poor’s. Cette nouvelle, arrivant à point nommé un vendredi 13, a eu la dimension d’un véritable choc politique et a nourri un affrontement entre les différents candidats durant tout le week-end. Les concurrents de l’actuel président de la République se font fort de rappeler que le gouvernement, après avoir insisté lourdement sur l’importance de la préservation de cette note maximale pour l’Etat français, a fait volte-face en affirmant depuis quelques semaines que la dégradation ne constituerait pas un événement de si grande ampleur.

En attendant l’arrivée certainement éminente de nouvelles études sur la façon dont l’opinion perçoit la perte du AAA français, nous pouvons rappeler quelles étaient les perceptions des Français avant la dégradation en nous appuyant sur deux sondages réalisés en décembre dernier. Ceux-ci démontrent que malgré une inquiétude bien réelle, les Français étaient loin de considérer l’éventualité d’une dégradation comme une catastrophe économique. Lire la suite